Fil, aiguille & calculatrice
La première image qui me vient à l'esprit quand on me parle d'adolescence, ce n'est pas celle des grands échalas (mon dieu qu'ils grandissent vite ces monstres ! ... mon fils restera toujours mon tout petit ... Arf ! Je suis atteinte du syndrome de "la mère ultra protectrice" ... ), ni celle de la voix qui mue, de la musique à fond enfermé dans leur chambre, ou de la totalité des vêtements qui se retrouve dans le panier à linge sale alors qu'on a rien eu pendant 8 jours ... c'est celle de l'acnée. Oui, oui, souvenez-vous ! Nous sommes tous passé par là (tout ceux qui n'ont pas vécu cette période sont des menteurs ou des extra-terrestres ... et je vous hais d'office parce que c'est une injustice totale ! ;-p) : le gros bouton blanc sur le nez alors qu'on a rendez-vous avec le mec sur qui on louche depuis des semaines, le pote qu'on surnomme "Texas" (nom d'une célèbre marque de calculatrice) parce qu'il en est truffé ...
Bref, c'est une période difficile, vous l'aurez compris.
Si vous suivez bien mon raisonnement tordu, j'imagine que vous avez deviné le sujet de l'article d'aujourd'hui : les boutons. Mais ceux-là sont agréables à regarder. Inutile d'utiliser du Biactol. ;-p La créatrice du jour, plus connue sous le pseudo Butterfly couture, a bien voulu satisfaire ma curiosité et à répondu à toutes mes questions. Ses tiroirs regorgent de boutons !
(Et je me permets un petit message personnel aux adhérentes du Club des mères indignes : Enfin libre !!!! ;-p)
Qui dit première question dit présentation ! (en plus, ça rime ;-p). Raconte-nous plein de détails croustillants (ou pas) sur toi : prénom, âge, vie de famille, études, animaux de compagnie, ton numéro de compte épargne, tes préférences culinaires ...
FACILE !!!! Pascale , fille unique donc super gâtée et pas de petit frère ou sœur pour perturber, déjà enfant, mes longs moments de bricolage en tout genre. Seule, même un peu trop ... J'ai donc élevé 4 enfants : 2 à moi, 1 à mon mari, et nous avons notre cerise sur le gâteau avec Basile 17 ans et pas bricoleur pour un rond. Jolie ambiance parfois !
J'ai 51 ans et, dans la tête, moins de 12 quand je ramasse encore les coquillages sur la plage en plein midi sans crème solaire. J'ai des preuves... ;-p. Etudes : néant. Pour quoi faire, vraiment ??!!! Après le brevet des écoles, une carrière en tant qu'agent d'assurance pendant de longues années, je n'ai pas choisi c'est venu comme cela , très sérieuse dans mon travail mais pas plus motivée que cela.
Mes parents sont des peintres amateurs, amoureux des artisans et du bel ouvrage fait main. Ca aide ... Et à 40 ans, le grand virage, tout change, le mari, le département, le métier, les amis aucun regrets Bref , je suis une femme heureuse ! :-)
Et puis des animaux pour avoir une vie gaie, pleine de mouvements et de tendresse : notre petit dernier, Gepetto, un chat de race main coon, a 8 mois et pèse 6.5 kg, un peu craintif mais d'une grande beautée. Je le transporte chaque jour à l'atelier dans une caravane spéciale chat... les voisins sont morts de rire !
Comment s'est passé la première rencontre Pascale/polymère ? Qui a gagné ? La polymère t'a mise KO ?
Il y a 25 ans, les premières expériences sont faites avec des miniatures pour mes vitrines et puis la rencontre avec XTINE. Un cours, puis deux, et les canes ne m'ont plus lâchées. C'est là que je me retrouve, le reste ne m 'intéresse pas vraiment pour le moment.
Artisan depuis 2005 et mon unique occupation professionnelle.
Qu'est ce qui te plait dans cet univers et pourquoi ce milieu si spécifique à la couture ?
Le bouton est une passion pour moi, nièce de 2 mercières j'ai passé énormément de temps dans leur boutique, lorsque j'étais jeune, à fouiller dans les casiers de boutons, crochets, laine, fil à broder etc ....... émerveillée, chaque fois.
Les premiers boutons sont nés en 2003 pour faire plaisir aux copines qui brodaient. Elles craquaient même si le résultat n'était vraiment pas terrible, mais le coeur y était déjà... une autre rencontre quelques temps après Fred, de Pois de senteur, ma première boutique en ville sur Grenoble, ma première présentation sur un salon Creativa et tout roule ensuite très facilement, à l'époque j'étais seule sur le marché... Ce n'est plus le cas aujourd'hui.
J'ai aussi beaucoup de travail avec l'export surtout les USA et l'italie, aujourd'hui plus de 10 pays demandent quelques articles, c'est cool. Du coup, l'école peut servir en fin de compte ! Je me suis remise à l'anglais, motivée cette fois.
Où trouves-tu ton inspiration pour créer tes perles et tes boutons ?
Les papillons, pendant un an, je n'ai fait que cela. Ensuite tout ce qui m'entoure, les demandes de mes clientes... Les créations sont infinies. Seule la technique des canes peuvent parfois freiner les envies. Je me spécialise assez rapidement dans la miniature (têtes d'épingles, minis boutons pour l'art du fil etc ..), j'aime tout ce qui est précis et petit, très petit.
Aurais-tu une photo d'une de tes premières créations ? Avec le recul, qu'en penses-tu aujourd'hui ?
Le premier bouton je l'ai perdu malheureusement. Il était turquoise avec un coeur orange, tout simple, même pas rond, mais il fut le tout premier. Je peux vous en montrer certains : j'ai quelques boites ou je garde depuis quelques années un exemplaire de toutes mes créas, l'héritage pour mes fils... Je rigole ils s'en foutent royalement de mes boutons...
Quelle est ta création favorite et pourquoi ?
Je n'ai que des créations favorites, chaque cane me donne de la joie du bonheur, difficile de choisir.
Ton plus beau moment de créatrice :
Quand, dans les yeux de Jean-Noel, mon mari, j'ai vu de la fierté lors de mon premier salon Aiguille en fête. Il a compris à quel point ce métier était le fil de ma vie. Je fabrique avec bonheur, en espérant offrir un peu de ce bonheur à celles qui achètent une pièce, même toute petite, quelle va coudre sur un ouvrage qu'elle aura mis des mois à broder, l'offrir à une de ses plus chère amie... ce lien est le moteur de mon activité : l'amour partagé.
Le nom d'un ou d'une artiste (qui travaille la polymère bien sûr) dont le travail te donne envie d'aller encore plus loin :
Je ne connais pas plus que cela les artistes de cet univers, mais la rencontre avec Dan Cormier a été impressionnante, techniquement parlant bien entendu..
Je ne regarde pas trop ce que font les autres artistes. Je reste dans ma bulle et suis entourée de deux belles personnes douées : Agnes tourtet et Chifonie. Alors chaque jour, je me nourris de leur amitié et de leur talent. Elles sont super en colocataires de notre atelier de Fontaine, lieu magique, créatif, accueillant, rassurant et souvent lieu de rigolades. RESERVE AUX FILLES EXCLUSIVEMENT..... C'est dans le bail de location..
Trois outils qui te sont totalement indispensable pour tes créations :
La machine et son moteur, une bonne lame bien tranchante et mon embosseur pour les trous de mes boutons, rien de plus..
Même si nous sommes en début d'année scolaire, imaginons que tu doives passer le BAC option polymère. Le sujet est le suivant : "Imaginez un animal qui n'existe pas". Que fais-tu ?
Un papillon à la tête de chat pour rester dans mes amours...
C'est maintenant le moment de la libre antenne : tu peux dire ce que tu veux à qui tu veux. Prête ? Je te laisse le clavier !
J'espère que les artistes polymèristes de France et de Navarre éprouvent le même sentiment de bien être que moi en travaillant cette matière magique. Même malade je bosse, c'est une addiction, au même titre que la console chez nos ados.
Je regrette les batailles entre créatrices, les copies, ces petites choses douloureuses quand on travaille avec son coeur..
A part cela ET VIVA ET VIVA !!!!!!!