La pâte polymère se prête bien aux transferts. Elle "attrape" l'image et la conserve de manière durable après la cuisson. Plusieurs techniques permettent d'obtenir des résultats vraiment satisfaisants et leur utilisation est multiple : Décoration d'objets, création de bijoux, images à insérer dans des travaux de collage, de peinture, magnets ... Les images obtenues, une fois cuites, peuvent être vernies, patinées, vieillies, recouverte de pâte liquide ou d'une fine couche de pâte transparente (ponçage à proscrire, bien sûr !).
1) La technique simple nécessite peu de matériel :
- une fine plaque de pâte de couleur claire (blanc, transparent, beige ; le beige donne un côté vieillot au transfert)
- une photocopie noir et blanc d'une image (attention aux copyrights, on trouve sur le net des banques d'images libres de droits) ou d'un dessin. Et c'est là que la chose se complique ! Il faut impérativement que la photocopie soit réalisée avec un photocopieur à toner (qui impressionne avec des microscopiques particules d'encre qui seront "absorbées" par la pâte au moment du transfert). Et ce genre de photocopieur se fait de plus en plus rare dans nos villes et nos campagnes !
- une petite cuillère
- de l'acétone
- un coton-tige
Poser l'image, face photocopiée, sur la pâte qui a été, au préalable, bien travaillée et passée à la machine à pâte pour obtenir une belle plaque bien plate et bien souple. Bien faire adhérer en passant sur le papier le dos de la petite cuillère et chasser les bulles d'air. Ensuite, imbiber le coton-tige d'acétone et badigeonner le dos de l'image. Le tour est joué ! Il suffit de décoller en délicatesse le papier de la pâte et là, si tout s'est bien passé, l'image est transférée ! A vous ensuite de l'utiliser à votre guise, sachant qu'à partir de là, le traitement de la pâte "avec transfert" est le même que celui de la pâte "nue et crue" (même temps de cuisson en particulier).
VARIANTES :
- Le transfert peut se faire sans acétone. Il suffit de laisser adhérer de longues heures l'image à la pâte et de se trouver d'autres occupations pendant ce temps, pour ne pas avoir la tentation de soulever toutes les 5 minutes un coin de l'image pour voir si ça prend !
- Si toutes les photocopieuses à toner de votre région ont été remisées au Musée des photocopieuses préhistoriques, vous pouvez utiliser des impressions réalisées à partir d'une imprimante laser. Ouf !!! Ca rassure !
- Si vous rêvez de couleurs, vous pouvez colorier votre photocopie avec des crayons de couleur à la mine un peu grasse, des crayons à papier, et aussi des pastels. Où plus simplement, vous pouvez réaliser directement votre dessin sans passer par l'étape photocopie.
- une autre variante consiste à faire cuire la pâte et l'image pendant ... Et là, les durées varient selon les expériences, de 5 à 20 minutes ! C'est à vous d'expérimenter, sachant qu'avec une cuisson de courte durée, la plaque reste encore manipulable, re-travaillable, alors qu'avec une cuisson plus longue, il faut donner à votre plaque, dès le départ, sa forme définitive.
*Photo Lydie
2) La technique élaborée nécessite du TLS :
C'est à dire du : Translucent Liquid Sculpey qui ne se trouve pas chez le marchand de couleurs et de pâtes du coin mais que l'on peut trouver là : Polymer Clay Pit
C'est de la pâte liquide blanche et gluante quand elle est crue qui devient souple et transparente après cuisson. L'avantage est qu'elle permet le transfert de toutes sortes d'images : les photocopies, dessins comme décrits plus haut ainsi que les photos et images de magazines et autres journaux.
Recouvrir l'image à transférer avec une très fine couche de TLS que l'on applique, soit au pinceau, soit avec une spatule ou bien le dos d'un couteau enfin n'importe quel outil qui permet de réaliser une couche la plus uniforme possible. Mettre le tout au four pour 15 minutes à 130°. C'est après la cuisson, que les festivités commencent !!!
2 possibilités :
- Si l'on est d'un tempérament calme, on peut tenter pour décoller le papier de la TLS devenue toute souple et transparente, de glisser entre les deux, une très fine lame et avec beaucoup de patience et de délicatesse, essayer de les détacher l'un de l'autre.
- Si l'on est d'une nature impatiente, il suffit de mettre la chose sous l'eau et peler le papier qui, peu à peu, se dissout. Mais cette méthode demande aussi quelques précautions. Ne pas se lancer dans un épluchage intensif, on risque d'enlever de l'image transférée et ainsi se retrouver avec un transfert "moucheté".
Ensuite, on utilise ces transferts en les replaçant sur de la pâte crue (ne pas oublier de chasser les bulles d'air) que l'on refait cuire dans les conditions habituelles.
Cet article est le résumé de tout ce que j'ai pu lire sur le net concernant les transferts, je me suis beaucoup aidée des expériences de mes collègues Polymèristes qui ont beaucoup échangé sur le sujet. Il est aussi le fruit de mes modestes expérimentations.
En tout cas, c'est une technique que j'affectionne, alors n'hésitez pas : transférez !!!
Lydie