Que ressens-tu, après des mois de travail, lorsque ton "bébé" voit enfin le jour ?
Le dernier mois d’attente a été… un ENFER ! C’est un « poil » excessif, certes, mais si je suis honnête, je dois bien reconnaître que ces dernières semaines, je n’ai (presque) pensé qu’à ça ! Le bouquin devait sortir début février et n’a montré le bout de son nez que début mars ; or, début février, j’avais déjà complètement épuisé mon capital patience ! J’ai dû être assez pénible (le mot est faible) avec mon entourage. C’est vrai que vu sous cet angle, l’analogie avec une naissance n’est, finalement, pas si c… que cela !
Depuis samedi 3 mars, jour de réception de mes exemplaires, je suis dans un état de béatitude mêlée d’excitation, un peu comme si j’avais abusé de substances illicites mais sans les inconvénients de la «redescente». Pourtant, il ne s’agit que d’un bouquin, tout de même et de loisirs créatifs, qui plus est ! Je tente bien de remettre les choses à leur place, mais j’ai un peu de mal. Qu’est-ce que ça doit être pour « Djean Doujardin » !
Quelle est la thématique de ton livre ? Quels sujets abordes-tu le plus souvent ?
Il y a un an, jour pour jour, Emmanuelle Prot des éditions Créapassions (l’éditeur de Magali Chauveau et Nathalie Turle-Durang, Canes en folie notamment) me contactait pour me proposer de rédiger un ouvrage axé sur les imitations, les effets de matière. Il n’y avait donc pas de manuscrit à la base, mais l’idée de faire un bouquin me trottait déjà dans la tête depuis quelques temps. C’est donc un coup de chance, au départ, qui m’a lancée dans l’aventure : j’étais au bon endroit, au bon moment, sur le chemin d’un éditeur qui avait probablement le projet d’élargir sa gamme d’ouvrages sur la polymère. A y regarder de plus près, il n’y avait pas de bouquins français entièrement consacrés aux effets de matière, donc je me suis dis : pourquoi pas ! Bien sûr, Cristalline, Edith Maccotta-Soffiati, Eliz’art et d’autres encore ont abordé les effets de matière dans leurs ouvrages (je me limite aux françaises), mais jamais de façon exclusive. Je pensais que, même si je me devais de rappeler quelques « classiques », il restait de l’espace pour proposer quelques recettes nouvelles. Puis, tout est allé très vite puisque entre le moment où j’ai signé mon contrat et celui où j’ai rendu le manuscrit, il s’est écoulé 7 mois.
Au terme de l’expérience, je peux dire que l’éditeur m’a laissé beaucoup de liberté (et ce n’est pas de la flagornerie) ; jamais il ne m’a guidée vers un projet plutôt qu’un autre : j’ai fait comme je l’entendais ! Bien sûr, il y avait des contraintes à prendre en compte comme, par exemple, une limitation à 120 pages et une orientation « tout public » ou, disons, un bouquin pouvant s’adresser à des débutants comme à des « initiés ». Pour le reste, la difficulté a été de trouver quelques recettes « originales » comme le bois flotté, la corne, le cèpe de vigne, le liège, l’aquarelle sur polymère, l’effet rouille notamment. Bien sûr, on ne crée rien ex-nihilo : ainsi, pour le bois flotté, j’ai repris une base qui existe déjà, évidemment ; même chose pour le liège, par exemple.
Par ailleurs, même si je ne suis pas dingue des canes fleurs, j’aime bien les canes tout de même (notamment géométriques) et donc, j’avais du mal à envisager un ouvrage sans projet de cette nature. Heureusement, le titre me laissait assez d’espace (« esprit nature et ethnique ») pour pouvoir glisser quelques projets AVEC des canes et quelques dégradés ! Ouf !
Quelle partie de ton livre préfères-tu ?
Ben, heu… je ne sais pas trop ! Je suis plutôt fière du rendu du bois flotté. En plus, la recette fonctionne bien et elle est accessible à tous. Je conseille d’essayer la technique (c’est un bien grand mot) de l’aquarelle sur polymère : simple pour un super rendu. Je sais que le contenu du bouquin paraîtra basique à certains mais c’est difficile d’inventer des trucs exceptionnels sur ce thème ! En même temps, la polymère est un matériau tellement démocratique dans son utilisation (pas besoin de faire 5 ans d’études dans une école d’art pour en sortir quelque chose de satisfaisant) qu’elle donne à celui qui l’investit un peu la possibilité d’inventer voire de défricher de nouvelles pistes... ça, c’est vraiment excitant, mais je prêche des convaincus !!!
Je suis aussi très fière des photos (360 visuels au total) parce que ça n’a pas été une mince affaire ! Ce sont surtout celles des réalisations « mises en scène » qui m’ont donné du fil à retordre (n’est pas photographe pro qui veut !). J’ai dû en prendre des milliers cet été avant d’obtenir un résultat concluant (heureusement qu’on est passé au numérique!). Et je tenais aussi à ce que chaque étape soit illustrée par une photo, bref, qu’il y ait un « vrai » pas à pas : ça tombait bien puisque c’est aussi la « politique » de la maison d’édition !
En définitive, on a un bouquin à la fois didactique (ou qui cherche à l’être, en tout cas) et qui ne néglige pas pour autant la dimension esthétique : couverture cartonnée, papier glacé, format 25x25 (ça, c’est la bonne surprise car il devait être plus petit initialement), et les photos des réalisations ont de l’espace pour « s’épanouir » !
Quelques mots pour nous donner envie d'en savoir plus, de courir dans notre magasin le plus proche et de le savourer enfin.
Ben, j’ai l’impression d’avoir dit l’essentiel, là, non ? Pour ne rien vous cacher, j’en ai tellement parlé ces derniers temps que je commence sérieusement à sécher sur la question. De plus, en relisant ce qui précède, je trouve que j’ai été bien sérieuse et limite… gonflante ! Alors, que pourrais-je bien ajouter pour achever de vous convaincre ? Je peux vous la faire façon « Nip-Tuck » : « Grâce à vos achats, mesdames, je pourrai enfin avoir le décolleté de Pamela Anderson ! Bon, bien sûr, j’éviterai les prothèses pip, promis juré ! ». Ou plus misérabiliste : « Grâce à vous, mesdames, je pourrai enfin payer mes factures, offrir des soins dentaires à mon fils et remplacer le tas de taule qui me sert de voiture ! ». Ou plus idéaliste : « Grâce à vos dons, mesdames, je pourrai partir en campagne sur les routes de France et de Navarre afin de convaincre nos concitoyens que la polymère est l’avenir de la nation ! ».
Bon, je crois que je ne sais pas très bien comment finir cette interview, alors je dirais que pour celles que le sport rebute, nul besoin de « courir dans votre magasin le plus proche » pour vous le procurer, il suffit de le commander sur le site de Créapassions ou sur Amazon ! Elle est pas belle, la vie ?!
P.S : Je voudrais faire une « dédicace » à Parole de Pâte qui m’a filé le virus (maudit sois-tu, journal !) et en particulier à Dominique (Domicréative) qui fait vivre ce journal depuis le début, je crois, et avec qui j’ai correspondu quelques fois.
Et spéciale dédicace à Magali (tranches de cane), Cristalline, Corinne (Lacofimo) et Dominique (Domitsu) pour m’avoir chaleureusement épaulée.
Edit : Comme stipulé dans un commentaire, le lien du blog d'Hélène n'apparaissait pas. Le mal est donc réparé ! ;-)