Ma voisine Marinette anime un petit atelier, où elle apprend aux enfants du village toutes sortes de travaux manuels.
Lorsque la période des Fêtes approche, elle leur propose souvent une astuce qu'elle a apprise du Père-Noël lui-même !
Oh, c'est une histoire un peu longue, mais si tu as quelques minutes, je veux bien te la raconter car elle m'y a autorisée :
Alors, voilà comment ça s'est passé : un après-midi de décembre, 2 jours tout juste avant le réveillon, les lutins avaient fait une grave découverte : il leur manquait des planchettes bien droites et bien solides pour terminer les châteaux-forts commandés par les enfants. Affolés, ils avaient osé réveiller le Père-Noël durant sa sieste.... le brave homme avait bien un peu grogné, c'est vrai, mais comprenant la gravité de la situation, il avait enfilé son manteau rouge, chaussé ses hautes bottes fourrées et attelé les rennes au long traîneau.
Vers minuit son traîneau s'était doucement posé sur un grand champ de neige, devant le chalet du menuisier qui lui fournissait depuis des années, en grand secret, les fameuses petites planchettes qui font les châteaux-forts imprenables. Le menuisier lui dit qu'il avait bien de la chance car on lui avait justement apporté un beau sapin la semaine précédente, et il en avait taillé une grande pile de planches.
Le Père-Noël les chargea toutes sur son traîneau, remercia le menuisier, et se remit en route aussitôt. Le traîneau prit de l'altitude, mais au bout de quelques minutes, les planches mal attachées se mirent à bouger de droite et de gauche, faisant dangereusement tanguer le traîneau de-ci et de-là, au risque de le renverser en plein ciel !
Sentant le danger, le Père-Noël guida les rennes sur la première clairière enneigée qu'il pût trouver, en bordure d'un village. Il fouilla dans la malle du traîneau à la recherche d'une corde pour attacher son chargement.... mais rien, pas le moindre petit bout de fil, juste quelques petits paquets de pâte colorée, probablement échappés d'un cadeau de l'année précédente, et un sac d'avoine...
Comme on le sait, le Père-Noël n'aime pas être vu, il est d'un naturel très discret... mais les lutins l'attendaient, il n'avait pas le choix : il fallait qu'il trouve une solution... A pas de velours, il s'approcha de la seule maison encore éclairée à cette heure avancée de la nuit : c'était la maison de ma voisine Marinette. Elle était en train de terminer les sachets de pains d'épices et de biscuits décorés qu'elle voulait offrir aux enfants de son atelier.
Par la fenêtre, le Père-Noël vit Marinette sortir d'un tiroir une bobine de large ruban doré et il se dit que, décidément ce soir-là, il avait vraiment de la chance...
- Toc, toc, toc !
- Qui est là ?
- Hummm, j'ai eu un petit incident et j'ai besoin d'aide ! dit une voix grave et timide.
Rassurée par la douceur de la voix, Marinette entrouvrit la porte : imaginez alors sa surprise !
Le Père-Noël lui expliqua en quelques mots pourquoi il demandait de l'aide et Marinette, toujours prête à rendre service, attrapa tous les rubans de sa maison, et le suivit jusqu'au traîneau. Les rennes s'étaient un peu inquiétés de la disparition du Père-Noël, et ce fut elle qui les calma tandis qu'il arrimait solidement son chargement de bois.
Lorsque tout fut terminé, les planches étaient solidement attachées, et les rennes avaient retrouvé leur calme grâce aux caresses de Marinette et à l'avoine qu'elle leur avait distribué.
C'était le moment de se séparer. Pour la remercier de sa gentillesse, le Père-Noël, qui devine toujours ce qui peut faire plaisir, lui offrit les petits paquets de pâte colorée oubliés dans le traîneau, en lui disant :
"J'ai aperçu les sachets de friandises que tu préparais pour les enfants. Chacun d'eux serait encore plus ravi si le paquet était marqué à son nom, et contenait un petit message personnel, qu'en dis-tu ?
Voilà une façon simple d'ajouter des jolies cartes à tes cadeaux : découpe-les dans des cartons colorés, et colle sur chacune d'elle un petit décor fait de cette pâte qui durcit au four. Les possibilités sont infinies, je suis certain que tu vas bien t'amuser".
Depuis ce jour, lorsque la nuit de Noël approche, Marinette reste souvent très tard dans sa cuisine, à préparer des biscuits, à découper des petites cartes, et à modeler des décors de son invention, qui ont tous les ans beaucoup de succès. Et puis elle rêve à sa fenêtre, espérant apercevoir l'ombre d'un traîneau et entendre les grelots de ses amis les rennes...
Jusqu'à ce jour, cette merveilleuse rencontre ne s'est pas encore renouvelée, mais qui sait.... c'est encore la mode des châteaux-forts, n'est-ce pas ?
Merci Marinette, de nous avoir confié ton incroyable secret !
Petit conte écrit par Chifonie - Nov 2007 - tous droits réservés